J’ai mis du temps à comprendre dans les « dialogues avec l’ange » ce que Gitta Mallasz et l’Ange voulaient dire en parlant du « Saut dans l’inconnu ».
Le saut dans l’inconnu c’est se dissocier « progressivement » du « moi », qui est uniquement axé sur le connu par peur du nouveau, pour se lancer dans la découverte de « l’être véritable » qui habite au plus profond de nous, cette petite voix trop souvent ignorée ou parasitée par les bruits incessants du petit moi.
Ce saut dans l’inconnu dont elle parle aussi, dans ses cinq autres petits livres, c’est l’équivalent de « l’Éveil » chez les bouddhistes, c’est ce voyage vers cette partie inconnue de nous, cette « terra incognita », cette petite voix (l’ange ?) qui ne cesse de nous dire ;
« Quitte le connu… quitte tes peurs…
Viens découvrir qui tu es… décide-toi…
Soit sans crainte… quitte ta prison…
Délivre-toi de ton ego… quitte le despote… ».
Lorsqu’on ose enfin se lancer dans l’inconnu, après une longue période d’hésitations, de tergiversations, de crainte de toutes sortes… s’offre alors à nous ce voyage merveilleux que j’aime bien représenter par analogie à un « train » qui s’arrête à notre « porte » et qui, contrairement à ceux de la SNCF, est pile à l’heure, car il arrive uniquement au moment où nous sommes prêts pour ce voyage !
Il est un peu particulier ce train, car il n’accepte pas de bagages (nos souvenirs, nos nostalgies, nos peurs…) une voix « off » nous suggère même de nous « démaquiller », de quitter notre « persona » (vous savez ce rôle de composition où nous croyons que nous excellions, alors que les autres nous trouvent plutôt moyens pour ne pas dire mauvais !) avant le départ.
Faites attention ! Si vous avez la moindre hésitation, le train repart sans vous et alors… il vous faudra attendre le prochain qui arrivera ou pas… peut-être lorsque vous serez à nouveau prêt !
Mais en général vous le prendrez parce que votre vie d’avant vous a laissé un tel goût d’amertume, un goût de pas terminé, une grande frustration, le sentiment de ne pas avoir fait ce vous aviez à faire… que vous n’hésiterais plus.
Une fois les formalités achevées, il partira, mais contrairement aux autres trains vous ne connaîtrez ni l’heure exacte de l’arrivée ni le lieu… car sa destination c’est ;
Le nouveau, le jamais vu, le jamais vécu…
Autrement dit ;
« la vraie vie », car notre vie d’avant n’était qu’une illusion, un ersatz de vie, entièrement fabriquée par l’égo avec de l’ancien, du connu, de l’archi connu, du succédané, avec ce « qu’il » croyait connaître, ou ce « qu’il » a bien voulu faire croire… au « naïf » que nous étions.
Oh ! Comme il m’en a fallu du temps pour que je me décide enfin à monter dans ce train !
Oh ! Que de peurs, que de craintes, que de subterfuges ai-je utilisés pour en différer le départ !
Que de temps perdu ! (1)
Mais quel bonheur, quel délice, quelle magnifique victoire sur moi-même, lorsque j’ai enfin trouvé le « courage » de faire le premier pas ! Quel bonheur de ne plus attendre, quelle délectation d’être enfin libre, d’être celui que je suis et que j’ai toujours été, quelle exaltation de me retrouver enfin ! Quelle joie dans ce voyage d’aller vers les autres, vers mes « frères » libres ou encore prisonniers de leur cage dorée où la porte a toujours été ouverte, mais qu’ils n’osent pas franchir !
Quelle grande jubilation que de pouvoir leur annoncer qu’ils peuvent à leur tour faire, sans crainte, ce grand « Saut dans l’inconnu » !
(1) Rectification : Ce temps que je croyais perdu au moment où se texte a été écrit, m’est apparue en fait comme le temps « juste », temps qu’il me fallait pour intégrer et vivre au plus profond de mon être les changements qui s’opéraient en moi. Il faut du temps à la chenille pour devenir papillon et ce n’est JAMAIS du temps perdu !