Archives quotidiennes :

Foi spirituelle religieuse et politique

La foi spirituelle, la foi religieuse et la foi politique

Il serait bon de se demander quand même pourquoi Dieu a éprouvé le besoin d’envoyer trois prophètes pour nous réveiller à une autre dimension de l’humain.

triptic-e1478704602101

Pourquoi l’Histoire a-t-elle eu besoin de ces trois hommes pour inciter toute l’espèce humaine à être meilleure ? Car enfin, il y a là une énigme qu’il faut résoudre : pourquoi trois expériences de surhumanité et non pas quatre, et pourquoi une seule n’aurait-elle pas suffi ?

the_victory_of_buddha-209x300Comme tous les autres règnes, l’espèce humaine est d’abord apparue dans sa nature inférieure. Le minéral anaérobique est devenu au fil du temps le minéral aérobique, le végétal sans chlorophylle est à son tour devenu un végétal plus évolué avec chlorophylle, et l’animal à sang froid s’est transformé en animal à sang chaud. Pour l’humain, il en sera de même. D’abord apparaît l’homme dans sa nature inférieure : l’ego. Cet homme qui se perçoit lui-même par sa possession des choses et des objets. Cet homme qui sent qu’il est seulement s’il a. Car cet homme, pour être, a besoin d’avoir. Et si l’humain ne fait aucun travail sur lui-même, c’est par cette nature inférieure qu’il parvient à vivre.

Mais l’Histoire – ou Dieu pour ceux qui sont croyants – semble avoir proposé aux humains une nature supérieure, comme dans tous les autres règnes. Et cette nature re-susciterait l’homme dans l’Homme, c’est-à-dire dans une nature supérieure ayant une tout autre façon d’exister. Cet homme 2, ce fils de l’homme 1, ne serait-il pas celui qui réussit à être seulement s’il sert à quelque chose ? Cette nature supérieure de l’homme, n’est-elle pas une tout autre façon d’être, non par l’avoir et la consommation, mais par le service et l’utilité ? « Je suis parce que je sers », ce n’est plus « je suis par ce que j’ai » ! L’Homme re-suscité dans une tout autre direction de l’existence, c’est bien cette nature supérieure de notre petite espèce soudain inspirée par trois prophètes.

Mais pourquoi donc a-t-il fallu trois prophètes, trois auteurs, pour faire cette incroyable découverte : apprendre enfin à mieux se servir de sa nature humaine ! Comment ces trois hommes sont-ils arrivés à lire toute la notice d’utilisation de notre humanité pour enfin comprendre la véritable nature de l’humain : seulement en servant et en partageant l’homme parvient au bien ĒTRE.

Sur six millions d’années d’existence de notre petite espèce, il faut attendre moins 600 ans 800px-christ_icon_sinai_6th_century-157x300avant Jésus-Christ pour la venue de Bouddha, puis il y a eu la venue du Christ, et 600 ans après Jésus-

Christ est arrivé Mahomet. Sur six millions d’années, voilà 1200 ans qui ressemblent à un claquement de doigts comme pour nous dire : « Allez, on passe à autre chose ! Il faut que maintenant la vie évolue dans l’espèce humaine pour qu’elle sauve sa peau. Sinon la Vie sur terre est condamnée ! »

Et jusque-là, l’homme, encore dans sa nature inférieure, croyait à de multiples dieux. Jusque-là, une foi un peu infantile était encore suffisante pour le nourrir. Jusque-là, l’humanité encore dans  l’enfance avait besoin de croire à tous ces panthéons et toutes ces histoires merveilleuses pour que la foi soit possible dans l’humain. Et patatras, voilà que trois surhommes, les trois premiers inventeurs de la nature supérieure de l’humain, vont nous indiquer trois formes de foi nouvelles pour accéder au meilleur de chacun. Bon sang, d’un coup, en seulement 1200 ans, en seulement un claquement de doigts, voilà trois prophètes qui nous enseignent la foi en un seul Dieu. Révolution de la pensée, totale révolution de se penser soi-même, et de croire !

Il a fallu trois prophètes parce que, selon moi, cette foi nouvelle en un seul Dieu se divise en trois parties.

Tout d’abord la foi spirituelle, celle qui n’a même pas besoin d’un Dieu puisqu’il s’agit de croire d’abord dans le meilleur de l’homme. Cette foi spirituelle, fondée par Gotama Bouddha, invite chacun à essayer d’être meilleur à chaque instant.

Et puis est apparu son complément, la foi religieuse enseignée par le Christ mort pour nous sur la Croix. Une foi d’une tout autre nature entre la créature et son créateur unique. Une seconde forme de foi cherchant à élever le meilleur de l’homme encore plus haut dans le sacré. Une foi de seconde élévation pour l’espèce humaine où les rites, les temples, les églises et l’Eucharistie sont nécessaires pour permettre cette seconde croissance.

Alors devient possible la troisième croissance : la foi politique, la foi dans des  Actes capables de changer le monde. Cette troisième croissance est proposée par Mahomet : comment l’humain deux fois au meilleur de lui-même pourrait devenir agissant pour changer le monde et le rendre meilleur à son tour.

mahomet-et-lange-gabriel-detail-256x300Voilà bien, à mon sens, la raison de ces trois prophètes, de ce triple rendez-vous des humains avec l’histoire de l’évolution sur terre : il nous faut passer désormais à une foi plus adulte, une foi monothéiste, une foi beaucoup moins enchantée et beaucoup plus pratique, une foi qui cherche en trois étapes à rendre l’homme meilleur pour qu’à son tour il rende le monde meilleur. Et par là même qu’il sauve la Vie sur terre !

Se peut-il que la foi spirituelle, plus la foi religieuse, plus la foi politique soient les trois étapes offertes à notre espèce pour qu’elle passe de sa nature inférieure à sa nature supérieure ?

Se peut-il que ces trois formes de foi soient si complémentaires qu’il est impossible de les envisager séparément ?

Se peut-il qu’aucune d’elle ne soit supérieure (même si, bien sûr, chacun croit que la sienne est la meilleure !) et que chacune ne trouve son accomplissement qu’en acceptant les deux autres ?

Se peut-il que l’Histoire ne nous laisse pas le choix, et qu’en un claquement de doigts (1200ans) elle nous ait invités à prendre désormais la route du meilleur de l’homme : le fils de l’homme ?

Sinon la Vie sur terre sera condamnée, si l’humain refuse de passer du pire au meilleur de lui-même.

Bernard Montaud

 

Page à visiter absolument :
http://bernardmontaud.org/artas-une-voie-spirituelle-occidentale-ses-moyens-ses-buts/

Le miracle d’un sourire

C’est une histoire vraie dont l’épilogue s’est produit le jeudi 29 mars 2012 autour de 16 heures à Jonquières dans le Vaucluse.

le-sourire

J’accompagne Maryse le lundi et le jeudi chez le kiné pour des massages de ses épaules.

Dans la salle d’attente où je suis généralement seul, passe devant moi un jeune homme, en fauteuil roulant, poussé par une jeune femme (une aide-soignante) qui l’aide à faire ses exercices, c’est un tétraplégique de naissance sûrement, il grogne pour s’exprimer.

Tout son corps est marqué par la souffrance extrême de son âme prisonnière depuis trop longtemps de ce corps d’infirme, son visage est angulaire avec des yeux ternes et atones, enfoncés dans leurs orbites et qui reflètent une souffrance morale extrême !

Lors de notre première rencontre ;

Il me dévisage intensément et ses yeux se fixent dans les miens comme s’ils essayaient d’entrer en communication avec mon âme, je lui dis bonjour en lui souriant tout en soutenant son regard, la jeune femme continue de pousser le fauteuil vers la sortie, ce qui oblige le jeune homme, dans un premier temps à tourner la tête puis dans un second temps à se contorsionner sur son fauteuil pour pouvoir garder un contact visuel avec moi, ce qui lui vaut une remontrance peu amène de la jeune femme, à qui il manifeste sa désapprobation en poussant de vifs grognements, ce qui déclenche une baffe suivie de remontrances acerbes !!!

Au fond de moi je me dis qu’il ne fait pas bon d’être entièrement dépendant des autres, surtout lorsqu’ils font leur job de manière mécanique et sans aucune marque d’empathie !

Lors de notre seconde rencontre ;

Dès que son regard se pose sur moi, son visage se transforme, ses yeux et sa bouche sourient, je lui dis bonjour tout en souriant et en soutenant son regard amical. Il m’a reconnu, arrivé à mon niveau il pousse un petit grognement, sa manière à lui sûrement de me renvoyer mon bonjour ou peut-être de me dire merci ?

La jeune femme l’installe dans la voiture sans problème il est visiblement heureux de ce petit moment de communication avec l’un de ses semblables.

La dernière rencontre fut une apothéose ;

Dès qu’il m’aperçoit son visage et son corps se transfigurent, exprimant une joie intense, et lorsque son fauteuil, arrive à mon niveau, il ne grogne pas pour répondre à mon bonjour, mais il me tend sa main, que je prends délicatement dans la mienne et son pouce vient appuyer fermement, mais doucement, ma main qu’il ne lâche plus.

De tout son être rayonne une joie indicible
et son visage s’illumine !

Ce jour-là nous étions quatre dans la pièce (lui, son aide-soignante, une dame qui leur maintenait la porte ouverte et moi), nos visages se sont instantanément illuminés tant sa joie était communicatrice, son aide-soignante lui a demandé gentiment de lâcher ma main ce qu’il a fait immédiatement (no comment) !

La réaction spontanée, de ce jeune homme paralysé, m’a bouleversée sur le moment, de manière intense et continue de le faire chaque fois que j’y pense.

On pourrait tirer une conclusion générale, de cette rencontre avec un être humain, différent, en apparence, dépendant…

C’est qu’il ne faut pas grand-chose, en fait, pour apporter un peu de joie un peu de bonheur à ceux qui souffrent… un sourire, un mot gentil, un geste affectueux… cela n’a l’air de rien, mais ce jour-là, ils ont provoqué un petit miracle…

Et si cela faisait partie aussi de notre tâche ici-bas ?

Raymond MAGDELAINE