Le texte ci-dessous, à l’époque de la tuerie de Newtown fut qualifié de prosélyte, ce qui m’avais profondément blessé, je le ressors aujourd’hui pour témoigner de l’œuvre qu’il a accomplie sur moi et pour remercier celle qui a permis, sans qu’elle en soit vraiment consciente, à la transformation de s’accomplir !
Après avoir tué sa mère, vingt petites âmes, six adultes et s’être donné la mort.
J’imagine cette pauvre âme arrivant dans la « lumière », tomber à genoux et en larmes lorsqu’il réalise, d’un seul coup, toute l’horreur de ce qu’il vient de commettre, toutes les souffrances qu’il vient de laisser derrière lui, toute l’incompréhension des parents des amis de ces victimes innocentes, tout le mal, toute l’abomination de ses actes…
Alors que dans cette même lumière, s’avancent silencieusement vers lui, sans qu’il les perçoive encore, toutes ses « victimes ».
Je vois sa mère s’agenouiller auprès de lui, le prendre dans ses bras, le serrer fortement sur son cœur, tout en lui caressant ses cheveux, pour le consoler, le bercer, comme le font toutes les mamans du monde.
Je vois aussi ces vingt petites âmes et ces six adultes, enlevés trop tôt à l’affection des leurs, le cœur rempli « d’Amour inconditionnel et de Pardon », qui n’existe que dans cette lumière divine, s’agenouiller en cercle autour de leur « bourreau », pour dans une même prière implorer « Notre Père » de lui accorder son pardon.
La sanction la plus terrible qu’est capable d’infliger « Notre Père » c’est de nous accorder son pardon, et tout son amour.
Le « Jugement dernier » c’est le bourreau « seul », qui le porte sur lui-même en réalisant toute l’horreur de ses actes et en recevant le pardon de ses « victimes ».
Je suis intiment persuadé que lors de sa prochaine incarnation c’est « être nouveau » répandra le bien tout autour de lui pour soulager son âme endolorie par le constat consternant de sa vie antérieure.
Que toutes les épreuves que nous subissons ici-bas nous servent de leçon pour élever nos âmes vers ce qu’est la « substantifique moelle de la Vie » ici ou ailleurs.
Vous avez dit prosélyte ?
Cela fera presque deux ans où ce mot prononcé de vive voix a résonné en moi comme une injustice, une diffamation, comme un procès d’intention…
Oui cela m’a fait mal sur le coup, et cela aurait, à mon avis, mérité d’être explicité par celle qui l’a utilisé, au moins pour clarifier le sens de ce mot et peut-être lever le doute qui s’était insinué en moi !
J’ai attendu… patiemment… longuement… hélas ! trois fois hélas ! rien n’est venu… et le doute, qui habitait ma certitude, a réalisé, petit à petit, au jour le jour, ma transformation, il a opéré en moi une révélation, au sens littéral et biblique du terme.
Cette révélation m’a appris qui j’étais vraiment, un être humain, qui a souffert comme les autres êtres humains, et qui grâce à ses souffrances a pu retrouver la voie de la Foi, la foi en moi même… en tout premier lieu, puis la foi envers l’autre… le plus démuni… le plus faible… le plus souffrant… envers celui ou celle qui doute de sa propre foi… et puis, cerise sur le gâteau, alors que j’étais à mille lieues de m’en douter, la foi en LUI m’est apparue évidente… lui le grand architecte, celui qui ne se manifeste qu’au travers de nos actions les plus nobles, celui que j’ose à nouveau appeler Dieu aux plus grands cris d’orfraie des laïques dogmatiques !
La nouvelle forme du prosélytisme, à mon avis, n’est plus de l’imposer par la force à celui ou celle qui a ou non sa propre croyance, mais c’est de vivre sa foi intensément… en plein jour… aux yeux de tous… pour qu’elle puisse se propager comme le font les graines du pissenlit, au moindre souffle du vent… et que ses graines se déposent naturellement, sans intrusion, dans le cœur de l’autre… qui lorsqu’il sera prêt l’autorisera, ou pas, à germer.
Si c’est cela être prosélyte, alors, OUI, je suis prosélyte !
Raymond MAGDELAINE