Frère ou sœur, je parle ici de l’espèce humaine, celle de nos jours, celle qui est, ou plutôt, qui se croit séparée des autres. Celle qui se croit française, ou parisienne, celle du 16e arrondissement, celle de la rue Lepic, ou celle qui vit dans un carton d’une impasse de cette même rue ou d’une autre !
Espèce qui se croit différente de celui ou celle qui habite boulevard des Maréchaux, ou de ceux de Bois colombe… pire encore, de ceux qui sont Bruxellois ou Londoniens… pire encore de ceux qui ne sont pas tout à fait de la même couleur ou qui ne parle pas la même langue… pire encore de ces sauvages qui vivent encore tout nus dans des contrées ou il n’y a même pas un troquet ou une mob à chouraver !
Depuis combien de temps cette pauvre humanité se croit elle séparée et différente de TOUS et de TOUT !
Depuis des lustres, depuis son apparition sur la terre, dont elle a cherché à s’approprier un secteur, une région, fertile ou giboyeuse autant que possible, une zone géographique plus étendue, un continent… la terre entière… certains songent même à la Lune pour ses richesses minérales potentielles ou à Mars, comme planète de secours, au cas où ici ce ne serait plus vivable !
Mon prêche :
Ne vois-tu pas mon frère, ma sœur, que nous appartenons tous à la même espèce, l’être humain ?
Ne vois-tu pas ma sœur, mon frère, que nos différences apparentes font notre richesse ?
Ne sens-tu pas que nous sommes TOUS les enfants de la terre ?
Ne te rends-tu pas compte que nous faisons partie intégrante de sa biodiversité ?
Ne pressens-tu pas qu’il est indispensable que nous contribuions à son équilibre plutôt qu’à sa destruction, qui conduit inéluctablement à notre destruction ?
Ne comprends-tu pas ami que nos querelles nos guerres sont une forme d’un suicide collectif ou prennent la forme d’un immonde Holocauste ?
Ne comprends-tu pas, ne veux-tu rien comprendre ou te refuse tu as voir les choses comme elle sont ?
La souffrance, la douleur, l’horreur, le deuil a frappé la capitale de notre pays, est-ce pour autant différent de ce qui est vécu ailleurs, je te le demande ?
Alors pourquoi n’es-tu que français ou que parisien, ne te sens-tu donc pas concerné ou affecté par ce qui arrive ailleurs ?
Pourquoi continues tu par ignorer tout ce qui est extérieur à ton petit univers, ne te sens-tu pas faire partie, au plus profond de toi, du GRAND TOUT, de l’unité, de la solidarité, de la compassion pour autrui ?
Te sens-tu à ce point aussi différent des autres ?
Te prends-tu pour le Phénix des hôtes de ces bois ?
Es-tu un demi-dieu, un être supérieur qui dédaigne se mélanger avec les « intouchables» (1) ?
Es-tu sorti de la cuisse de Jupiter ?
Comment ? Tu trouves que mon prêche est un peu virulent à ton encontre ?
Oui, tu as parfaitement raison, mais c’est parce que je t’aime, et que je suis consterné de te voir participer consciemment ou inconsciemment à l’Holocauste de notre espèce et des autres dont tu te rends bien compte qu’elles disparaissent vitesse « grand V », non ?
Vas tu te réveiller pendant qu’il en est encore temps ou attend tu en te lamentant comme le « tatou » de la légende, qu’on ne puisse plus rien faire !
Je vais te dire les choses crument, si c’est le cas, suicide-toi si tu es dépressif, mais n’entraine pas les autres dans ta désespérance !
Oui je sais ! C’est très violent ce que je viens de te dire, mais tu ne sembles pas encore avoir bien compris que les autres pourraient, si tu ne les ignorais pas, être ton unique planche de salut !
S’il te plait, mon frère, s’il te plait ma sœur, secoue-toi, aide-nous, aide ceux qui pense que notre avenir est entre nos mains, prends-toi en charge, « On n’est jamais si bien servi que par soi-même ! »
Ne laisse pas les prédateurs te maintenir sous leur domination, soit « colibri » mon ami terrien, participe à ta résurrection à notre résurrection !
Raymond MAGDELAINE
(1) Intouchables, Parias (désignation obsolète), Dalits, ou Harijans sont en Inde un groupe d’individus exclus du système des castes (stricto sensu, ils sont considérés à proprement parler comme « hors du système des castes » au même titre que les populations aborigènes du pays ou les étrangers).