Je voudrais revenir sur les faits du 13 novembre à Paris, non pas pour « revivre » (1) l’horreur, mais pour vous dévoiler ce que chacun de nous peut percevoir dans la vraie nature des « Hommes » (l’espèce) au travers d’actes vraiment héroïques !
Voici deux « héros » qui ne savaient pas qu’ils en étaient et même qui se refusent de l’être !
Le premier, Sébastien, qui poussé par un instinct de « peur » salutaire appelée « survie » se retrouve sur la margelle très étroite d’une fenêtre du premier étage du Bataclan, à l’autre fenêtre, poussée par le même instinct une jeune femme enceinte se trouve elle suspendue au-dessus du vide de la rue.
Elle appelle à l’aide pendant de longues minutes, qui ont dû lui paraitre des heures, sans réponse, les gens sont eux aussi préoccupés par leur instinct de survie et ne l’entendent pas !
Sébastien lui l’entend, et se dit qu’il ne peut pas la laisser comme cela encore longtemps, il voit bien qu’elle est à bout de force.
Malgré les tirs qui ont encore lieu, malgré sa peur, il rentre dans la pièce se dirige vers la fenêtre de la jeune femme et la hisse à l’intérieur de la pièce, la sauvant ainsi.
Miraculeusement ils s’en sortent tous les deux, preuve s’il en faut une, qu’un bienfait est, toujours ou parfois, récompensé !
Ici c’est vraiment un acte courageux où malgré la peur, malgré le danger toujours présent, un être humain se dit qu’il ne peut pas rester sans rien faire et surtout qu’il est pratiquement le seul à pouvoir le faire, alors, il ose, mettre en péril sa propre existence pour porter assistance à quelqu’un à bout de force, pour ne pas avoir le regret, plus tard, ne pas l’avoir fait.
Le vrai courage c’est de faire ce que l’on a faire sans se poser de questions existentialistes, ici c’est l’urgence qui compte, c’est un acte non réfléchit, sinon, nous ne le faisons pas ! C’est pour cette unique raison qu’ils ne se prennent pas pour des héros, qu’ils ne veulent pas être étiquetés héros, car au fond d’eux même ils sentent tout le dilemme qui les a poussés presque malgré eux à agir.
C’est cela un héros un vrai, celui qui agit instinctivement malgré ses peurs, le héros c’est celui qui les surmonte !
Le second, Antoine, n’est pas impliqué directement, il va apprendre par un appel téléphonique d’un de ses amis que son épouse git, à côté de lui, blessée (son ami ne sait pas que les blessures de son épouse sont graves).
Sa vie bascule, il va chercher toute la nuit dans les hôpitaux parisiens son aimée Hélène qui lui a donné un petit garçon il y a 17 mois Melvil. L’angoisse au corps, la peur au ventre, de perdre son amour, il va passer toute sa nuit à la chercher.
Lorsqu’enfin il la trouve, Hélène a malheureusement rendu l’âme à Dieu !
Effondré, il rentre chez lui pour s’occuper de son fils qui dort, ne pouvant dormir il va écrire une lettre à l’attention des assassins (Vous n’aurez pas ma haine) !
Lui aussi à sa manière est une sorte de héros, qui se refuse catégoriquement de se laisser entrainer, dans l’engrenage vicieux de la haine qui engendre la haine. Antoine sait, instinctivement, que ce n’est pas la réponse à la situation dramatique qu’il vit et qu’il ne veut pas communiquer cette haine à ce qui lui reste de plus précieux d’Hélène, leur fils !
Surmonter, sa haine, sa colère légitime, est une autre forme de l’héroïsme ! C’est pour moi le signe que la nouvelle Humanité est bien là, présente sur cette terre de souffrance. C’est cette nouvelle Humanité qui est porteuse des graines qui vont transformer la manière, dont les hommes, et les femmes de demain vont aborder la Vie, vont transformer leur manière de vivre ainsi que celle de cette nouvelle humanité !
Visionnez son poignant témoignage
Deux actes, où deux hommes, mais il doit y en avoir eu d’autres, qui ont réussi à transcender leurs comportements ordinaires en les sublimant !
Je voulais ce matin rendre un hommage discret, pour ne pas les gêner, mais sincère, à ceux qui ont compris le véritable sens de la vie. La vie est SACRÉE, ceux qui ne la respectent pas ne sont pas dignes de respect, quel que soit le motif qui les anime !
La vie est d’essence divine, ceux qui ne la respecte pas, ne savent pas, ou ont oublié qu’ils sont eux aussi d’essence divine, mais que cette divinité ne leur donne pas le droit de l’ôter à autrui !
Je ne sais pas si Antoine aura la force de ne pas « sombrer » dans le côté obscur de la force qui nous nous habite tous, mais c’est ce que je luis souhaite du plus profond du cœur en lui disant « Antoine, je vous offre tout mon AMOUR ! »
Pensées d’AMOUR que j’adresse aussi à tous CES HÉROS, qui ne souhaitent pas qu’on parle d’eux en tant que tel, c’est d’ailleurs à cela qu’on reconnaît les vrais !
(1) « Revivre» les journalistes ferait bien de tourner sept fois leur plume dans l’encrier avant d’écrire leur texte dans les journaux papier ou en ligne ! Mais bon, l’erreur est humaine !
Raymond MAGDELAINE