À Notre Dame de Lumière (84), à l’issue d’un atelier j’ai entendu, comme par hasard, une dame avec qui j’avais réalisé l’exercice proposé par Béatrice Zambelli, dire de moi « c’est une grande âme ! », j’en ai été un peu déstabilisé, car si je pense être une vielle âme, je ne me sens pas être une grande âme, et depuis Lumière ce que j’ai entendu se décante petit à petit et une compréhension a commencé à s’imposer à moi.
Mais avant de vous livrer ce que je crois percevoir, je vais essayer de clarifier deux définitions de l’âme :
Une vieille âme : ce que j’en ai compris, c’est une âme qui n’en ait pas à sa première incarnation, elle traine derrière elle de nombreuses vies ici-bas dans des lieux, des conditions des corps et des sensibilités différentes, elle est revenue dans cette incarnation parachever ce qu’elle est venue perfectionner en elle !
Combien d’incarnations a-t-elle effectuées ? Combien lui en reste-t-il à faire ? Mystère !
Une grande âme : c’est cette définition qui pour moi demeurait complètement mystérieuse et qui me déstabilisait ! Est-ce une âme chargée d’une « grande mission » comme celle du Christ ou de Bouddha ? Cela me semblait peu probable, car je ne fais pas de miracle et je n’ai pas encore atteint l’Illumination !
Alors c’est quoi une grande âme, une âme supérieure à une autre, une âme plus intelligente, plus forte, plus belle… cela me semblait aussi peu probable et ressemblait à s’y méprendre à une appréciation égotique, qui ne peut pas appartenir à l’âme.
Alors que cherchait, j’entends cette dame dire à Béatrice ; « « qu’elle avait perçu en moi quelque chose de plus grand que moi, autrement dit que derrière mon égo elle avait perçu l’âme qui m’anime ? »
Waouh ! Alors je suis une grande âme ? Super ! Mon petit moi commençait à monter sur ses ergots et à faire cocorico ! Un vieux réflexe qui perdurera, j’en suis sûr maintenant, jusqu’au bout de cette incarnation !
Je me suis souvenu ensuite que nous sommes tous les uns pour les autres le miroir de ce que nous devons transformer ou développer, ce qui m’a ramené brutalement à la réalité. Ce que cette dame avait cru percevoir chez moi était en fait la grandeur de son âme que ses guides lui renvoyaient afin qu’elle continue à la développer !
Bien que ma modestie en ait encore pris un sérieux coup, je me suis dit, Raymond rappelle-toi qu’il faut toujours rendre à César ce qui ne nous appartient pas !
Il restait encore en moi une interrogation !
Elle est comment mon âme ?
Je me suis souvenu alors que dans cet effet miroir l’autre, cette dame, c’est aussi moi, car nous ne faisons qu’un, nous sommes tous intimement intriqués les uns aux autres, si je lui renvoie le reflet de ce qu’elle est et qu’elle doit développer, elle me renvoie elle aussi quelque chose qui me concerne et que je dois aussi améliorer !
Comme depuis plus de deux mille ans le Christ est en nous, et cela que nous soyons ou pas croyant, je l’entends me chuchoter à l’oreille de mon cœur (on n’entend bien qu’avec le cœur !) :
« Toutes les âmes, Raymond, sont “grandes”, mais ne confonds pas grandeur avec “supériorité”, elles sont avant tout “Amour” et c’est uniquement de la grandeur de cet Amour qui fait que l’on puise les distinguer l’une de l’autre !
Il n’y a pas de compétition chez les âmes, il n’y a que de l’amour à développer ! »
Oui ! nous sommes tous de grandes âmes en devenir, il n’y a aucun doute à ce sujet !
Raymond MAGDELAINE