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Sommes-nous le chemin ?

Dans cette incarnation, dans cette vie si tu préfères, nous cherchons tous le chemin, ou si tu préfères encore, nous cherchons tous à donner un « sens » à notre chemin de vie.

« Je cherche ma voie », entendons-nous souvent chez ceux qui ont entrepris leurs transformations.

Beaucoup d’entre nous cherchent une voie Royale, qui ressemblerait une peu à une autoroute, large, bien balisée, facile à empruntée, avec des aires de repos et de restaurations, gastronomiques si possible. Une voie idéale où tout est prémâché, prédigérée… une voie royale où ce sont les domestiques qui se chargent du plus gros des difficultés, ils portent tes valises, te soulèvent pour franchir les obstacles ou te portent pour que tu ne te fasses pas des ampoules à tes pieds royaux.

Certains d’entre nous empruntent des sentiers de randonnées, menant vers des lieux sacrés nichés au cœur du temple de la nature, comme à la Sainte Baume ou à Saint-Jacques-de-Compostelle, enfin pour Saint Jacques si l’on va jusqu’à la borne zéro (Fistera). Sur ses sentiers il nous faut donner beaucoup de soi, il faut s’user l’égo, il faut s’alléger, pour être plus proche de soi, car sur ces sentiers, même si nous ne sommes pas encore sur notre voie, nous nous approchons de plus en plus de Soi.

Dans ce dernier cas, nous nous approchons du chemin, dans le premier nous en sommes à des années-lumière, en fait non, nous nous fourvoyons complètement, guidés uniquement par un mental qui croit être le phénix des hôtes de ces bois.

Tant que nous cherchons le chemin, nous ne le trouvons pas !

Pourquoi ?

Peut-être, parce que nous ne sommes pas encore prêts à l’emprunter !

Oui, mais Raymond pour pouvoir l’emprunter, il faut le trouver, et pour le trouver il faut le chercher, CQFD ?

Eh bé ! non, pour le trouver, vois-tu il ne faut plus le chercher, il faut laisser le chemin nous trouver !

Laissez le chemin nous trouver !

Tu te rends compte de l’énormité de ce que tu dis Raymond ?

Que tu entendes ce que je dis comme étant une énormité n’est qu’un point de vue, le tien en l’occurrence, il n’est pas mauvais, il est simplement incomplet.

Tout ce que j’ai entrepris, depuis que je suis né, avec mon mental n’a jamais abouti à ce que je voulais, ou lorsque cela aboutissait, je n’étais jamais satisfait du résultat obtenu.

Notre mental puise toutes ses constructions dans des informations, des mémoires du passé, du notre ou de celui de notre lignée, ce sont le plus souvent des échecs que nous répétons sempiternellement, et lorsque ce sont des réussites, nous nous en rendons compte aussitôt qu’elles ne nous correspondent pas !

Le travail qu’effectue tout pèlerin sur les chemins qui mènent à Rome ou ailleurs consiste en fait à faire « lâcher prise » à notre mental, pour nous permettre de retrouver la puissance du cœur, siège de notre âme et de ses intuitions.

Le cœur, ou l’âme puise tous les potentiels dont elle a besoin dans des mémoires qui vont construire notre futur, sans emprunter aucune voie Royales ou aucun sentier battu ou l’humanité « ère désespérément » depuis sa nuit des temps.

« Lâcher prise », c’est arriver enfin à faire taire notre mental, c’est arriver à apprivoiser toutes nos peurs, qui nous tétanisent, retardant ainsi le moment ou la voie nous trouvera, c’est-à-dire le moment où nous nous reconnectons à notre cœur, et ici je ne parle pas de l’organe, mais de notre centre, de notre point d’équilibre, point où notre point de vue prend de la hauteur par rapport à celui hypermyope de notre mental.

Une fois que le pèlerin aura ôté toutes ses peaux qui obscurcissent son troisième œil (celui de son âme), alors, sans qu’on ait besoin de la chercher la voie nous trouvera, non par magie, mais parce que notre Soi deviendra visible et nous rendra visibles ce que nous dissimulait tous nos masques, toutes nos armures.

Lorsque tu fais une psychanalyse, c’est ce travail que tu essayes d’entreprendre sur toi, celui de te dépouiller des tous ce fatras de masques et d’armures dont tu t’es affublé pour ne plus voir ce qui saute pourtant à l’œil de l’initié, et de ceux qui ont osé dévoiler leur cœur, de mettre à nu leur âme.

Lorsque tu en arrives à ce point de ton cheminement ici-bas, tu découvriras naturellement ce que signifie « être le chemin » !

Être le chemin, c’est oser lever les pieds et les poser sans s’inquiéter où on les pose, c’est avancer en ayant confiance en soi, sans peur de la chute, ce sont nos peurs qui nous fait chuter. C’est la peur du vide qui nous attire comme un aimant en bas, nous appelons ce phénomène le « vertige », tu connais non ?

Être toi, c’est en fait te libérer de tous tes formatages, de tous tes préjugés, de toutes tes idées reçues, de tout ce que les autres essayent de te faire croire pour mieux te plumer ou t’asservir, tu es comme tous les êtres de cette planète, toutes les formes de vie, un électron libre, à un point que nous ne pouvons pour l’instant, même pas imaginer, mais que nous pressentons au plus profond de notre être !

Dieu en personne n’exige pas que nous croyons en lui pour nous offrir tout de même une place dans son « Royaume », pas systématiquement à sa droite… royaume qui comme le disait Jésus à Ponce Pilate, n’est pas de ce monde !

Il faut que tu saches, si tu ne la sais pas encore, que toutes mes hypothèses, toutes mes certitudes se basent sur l’assurance qu’il y a bien une Vie après la vie.

Si tu n’y crois pas, passe ton chemin ma sœur ou mon frère, et reviens sur cette page, lorsque tu auras, tout seul comme un grand, retrouvé ton origine « divine » ton origine « immortelle », et lorsque je parle d’immortalité, j’évoque celle de ton âme pas celle de ton corps, qui lui comme toute matière se décompose, c’est à dire se désassemble de ses constituants ayant permis de créer la forme dans laquelle l’âme l’anime, la mort d’une forme n’est qu’un désassemblage de particules qui retournent à l’essence même de l’univers, pour recréer à nouveau ici où là d’autres formes.

Raymond MAGDELAINE