Ah ! les cons !

On utilise souvent ce jugement à l’emporte-pièce, « Quel con ! » ou « Quelle conne ! », surtout pour juger les autres, mais parfois aussi pour se juger « Quel con je fais où je suis ! »

Lorsque je l’utilise pour juger les autres, je fais toujours référence à moi-même, qui suis loin d’être un con, bien sûr, et c’est par comparaison avec moi que forcément je peux découvrir que les autres sont tous des cons, sans exception !

Cette manière de voir les choses me rassure sur moi-même qui ne peut pas en être un, puisque je suis capable de discerner chez les autres leur connerie, et qu’un con, c’est sûr, en est forcément incapable puisqu’il est con ! CQFD !

un-conCon ! Oui ! Mais fier !

Lorsque je l’utilise pour me juger, je ne fais pas forcément référence aux autres, que je considère toujours comme des cons, mais à moi-même, où dans l’instant où je me juge, j’ai comme un éclair de lucidité sur mon comportement du moment qui me fait exprimer ce jugement, qui sort spontanément de moi comme un cri du cœur !

Comme je vous l’ai dit plus haut, je suis très loin d’être un con intégral, donc ce jugement spontané dont je viens de m’affubler est relativisé par ma perception narcissique de moi-même, certes je viens de me rendre compte que j’ai eu, un bref instant, un comportement ou des paroles à la con !

Et alors ! cela ne fait pas pour autant de moi un con intégral !

Comme j’ai beaucoup d’estime pour moi-même, je me pardonne tout de suite ce jugement à l’emporte-pièce, en me disant que si je suis capable de me rendre compte de mes propres conneries, c’est qu’elles sont forcément moins graves que celles des autres, qui eux ne s’en rendent même pas compte, tellement ils sont cons !

J’espère que te rends compte, de mon intelligence ?

Non ?

Ah oui ! c’est vrai tu es trop con !

Oh ! mais je me rends bien compte que ce court monologue n’est pas près d’être accepté par l’Académie française et qu’ils n’hésiteront pas, j’en suis conscient, à rejeter ma candidature pour y entrer… mais bon, ce qui me console, voyez-vous c’est que même dans cette institution on n’y trouve que de vieux cons, quelques fois de vieilles connes, mais c’est plus rare, le con est du genre masculin !

Raymond MAGDELAINE

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