Le pardon

« C’est quoi Raymond le pardon ?

Parce qu’il faut que tu saches Raymond que je ne suis pas prêt à pardonner TOUT ! Sache qu’il y a des choses Raymond que je ne pourrai jamais pardonner ! »

« Tu sais je connais tous ces sentiments sur le pardon, pour les avoir vécus comme toi et pour avoir dit en son temps la même chose que toi, mais c’est parce que je n’avais pas encore compris la véritable signification de ce terme qui est la clé incontournable de la libération de l’électron libre que l’on enferme dans ses aprioris et ceux des autres ! »

Pardonner c’est finir par comprendre que le supposé bourreau n’est pas responsable de tes blessures et de tes ressenties.

Pardonner c’est comprendre que tu es le seul responsable de tes souffrances. C’est comprendre que ce que tu as pris ou interprété comme une agression de l’autre n’est qu’un des moyens que ton âme utilise pour t’inviter à te transformer.

« Je vais évoquer l’une de mes blessures fondamentales, pour te faire comprendre ou du moins essayer ! »

Ma blessure c’est la « non-reconnaissance » de ce qu’adolescent je souhaitais faire !

Elle s’est enkysté en moi, au moment de mon orientation scolaire, je voulais entrer à l’école des « beaux-arts » et mes parents, m’ont dirigé vers un métier qu’ils pensaient sincèrement plus lucratif pour moi et je suis devenu « horloger ! »

Pendant des lustres j’ai cru que mes parents n’avaient pas compris que mon désir n’était pas la petite mécanique, mais l’art du dessin et de la peinture. Inconsciemment j’en ai voulu à mes parents et j’ai mis du temps à comprendre le sens de cette blessure. C’est à ma Maman que j’en voulais le plus, car c’est elle qui m’avait encouragé dans ce domaine où j’excellais, elle m’a complètement trahie en se rangeant au même point de vue que Papa, niant ainsi mon désir d’adulte en devenir.

« J’étais la victime de deux bourreaux insensibles, en apparence, à mes talents. »

Tu vas me dire qu’il y a des blessures plus « graves » que la tienne Raymond !

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Je te répondrais « non », détrompe-toi, la gravité d’une blessure, n’est que le ressenti que nous en avons au moment où elle se forme, elle n’est qu’une illusion qui engendre une souffrance, incontestable, qui n’est qu’un « moteur » nous invitant à « démarrer » la transformation.

Ici, bien sûr je ne te parle pas des « sévices corporels », mais seulement des « blessures de l’âme ». Je ne peux pas témoigner de quelque chose que je n’ai pas vécu et encore moins affirmer que le pardon y est aussi facile à accorder. Ce que je sais pour l’avoir entendu de la bouche de ceux qui en ont subits, c’est qu’il est aussi possible et indispensable de pardonner pour en guérir !

Notre âme, uniquement elle, a planifié la blessure fondamentale, pour me dire : « Non, Raymond, ta voie, dans cette incarnation, n’est pas d’entrer aux beaux-arts, même si dans une vie antérieure tu as été surement un grand peintre, tu es venu ici pour expérimenter toute autre chose ! »

Lorsqu’enfin, beaucoup plus tard, tu comprends les raisons qui ont poussé inconsciemment tes parents à te diriger sur une autre voie que tu devais expérimenter, tu ne peux plus leur en vouloir, tu ne peux plus non plus, leur pardonner une faute qu’ils n’ont pas commise, mais par contre tu dois impérativement te pardonner de ne pas avoir compris le sens caché derrière les apparences (toujours trompeuses).

Comprends bien que le pardon n’est pas à accorder à ceux que tu as injustement pris pour tes bourreaux, mais que tu dois te l’accorder impérativement !

Les « bourreaux » ne sont qu’une vue de notre esprit, qui n’a pas encore bien intégré ce qu’il fait ou doit faire ici-bas, et la « victime » n’est qu’une illusion créée par notre âme pour nous inciter à transformer notre « haine » en « aime ».

« Lorsqu’enfin tu comprends tout cela, tu percevras clairement que « rien n’est impardonnable ! »

« Ne haï pas autrui, mais aime-toi, pour pouvoir ensuite aimer autrui comme toi-même. « Pardonne-toi tes erreurs de jeunesse« , et tout particulièrement celle d’avoir été aussi longtemps ignorant de la signification profonde du « pardon » !

Je ne te demande pas de me croire sur parole, mais simplement de croitre, pour que tu puisses valider ou invalider ma thèse et exprimer éventuellement ton anti thèse, afin que nous puissions en extraire une synthèse ! »

Raymond MAGDELAINE

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